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La plume acerbe d'un légume désabusé
16 avril 2006

Un drôle d'oiseau

C'est l'histoire d'un drôle d'oiseau qui ne pouvait plus quitter le fil de ligne à haute tension sur lequel il s'était posé. Il aurait dû s'en aller ou bien même ne jamais s'y poser. Il était tellement tentant pourtant de s'élever dans la ville et de se poser ici pour voir se ballader les gens baignés par la tranquilité, ou bien baignés par le stress. Il aurait voulu garder un pied sur le fil et poser un pied sur la Terre mais il savait pertinament que cela entrainerait inmanquablement sa perte. Il savait qu'en faisant ainsi il ne pourrait plus vivre ces moments de contemplation, cette longue plénitude. En redescendant il finirait certainement par se languir de son perchoir électrique. Il lui semblait que toute cette vie était bien plus belle la haut.
Il observait de longues heures et c'était bientôt devenu sa seule façon de se sentir bien, il chantait souvent et cette ligne était devenue sa muse. Il chantait et chantait comme il ne l'avait jamais fait auparavant, tout le monde était heureux car bientôt de nombreuses personnes s'arraitaient pour l'entendre chanter. Et le drôle d'oiseau était heureux de voir tant de gens qui appréciaient entendre ses louanges à la vie.
Un jour une demoiselle oiseau vînt se poser sur la ligne du drôle d'oiseau, et trés vite elle fût conquise par la belle voix de celui-ci. Il lui chantait les plus belles musiques, de l'amour et de l'espoir. Il chantait les chansons les plus douces, les plus belles.
Trés bientôt la jeune oiselle voulu quitter cette ligne qui malgré ses premiers attraits attirants lui semblait désormais bien trop lugubre. Il lui fallait un autre endroit, et le drôle d'oiseau, bien que triste de quitter son perchoir tant aimé, se résolu alors à le quitter et à retourner enfin sur le sol pour le plaisir de son oiselle.
De nouveau sur le sol l'oiseau ne vit pas d'énorme différence car son esprit était entièrement occupé par les images de sa belle, et malgré qu'il soit sur le sol il pouvait continuer à s'amuser à chanter car sa muse était désormais une belle oiselle.
Cependant, trés vite, l'oiselle fut fatiguée de sa présence, elle oublia bien vite les premiers émois de leur relation, oublia aussi tout ce que son coeur avait put contenir, elle avait oublié si vite qu'elle n'avait même pas compris qu'elle avait oublié. Le drôle d'oiseau ne comprennait pas mais trés vite l'oiselle s'envola.
L'oiseau de nouveau seul se sentait si triste qu'il aurait bien voulu détruire toutes ces choses qu'il contenait encore dans son coeur. Ne sachant plus quoi faire pour oublier qu'il était triste il décida alors de remonter sur son perchoir d'avant, là où il trouvait tant de bonheur. En y retournant, rien n'avait changé, il se sentait toujours aussi mal et les personnes qui passaient en bas ne semblaient plus porter aucun interêt pour lui. Il se remit alors à chanter mais ses chants étaient emplis de mélancolie, la tristesse avait même attaqué sa création, il avait perdu alors deux muses en un instant. Aujourd'hui face aux maux qui habitaient son coeur l'oiseau perd ses vers, mais malgré tout persévère mais il continuait de ne composer que des vers sévèrement teintés de misère.
Ses chants pleins de tristesse n'interessaient guerre les passants qui ne s'arrétaient désormais plus pour l'entendre. Il avait perdu leur amour et s'en sentait bien triste et trés vite il décida de ne plus chanter, espérant simplement qu'une nouvelle oiselle viendrait un jour sur sa ligne pour lui inspirer de nouveau chants.

Moralité : Plus passent les mois, plus passe l'émoi alors entre vous et moi sachez ponderer vos choix.

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